Pourquoi une restauration patrimoniale ?

D'esthétique romantique-symphonique, construit par la célèbre facture d'orgues Merklin en 1885, le grand-orgue de l'église Saint-Thomas fut modifié par Pierre Chéron en 1947. Muet à partir des années 1980, une équipe de bénévole a entrepris son nettoyage et sa sauvegarde.

Elle découvre qu'un tiers de la tuyauterie est encore intacte et que l'orgue peut encore parler. Constituée en association, elle promeut la restauration patrimoniale de l'orgue, dont le buffet néo-gothique s'accorde parfaitement à l'édifice.

Notre projet culturel

Lancement d’une classe d’orgue, pratique quotidienne des élèves, auditions.

Ateliers pédagogiques de facture d’orgue et chantier de restauration participatif avec bénévoles.

Récitals d’orgue, concerts avec chœur, orchestre ou instrument soliste.

Stages d’été et académie d'improvisation en Pays de la Loire.

Voyage au cœur de l'orgue

L'orgue comporte un grand nombre de jeux flûtés très typiques, dits jeux harmoniques, offrant une sonorité chaleureuse, ronde, similaire à celle de flûtes traversières d’orchestre : une flûte harmonique de 8’ et une flûte octaviante de 4’ au clavier de Grand-orgue ainsi qu’une flûte traversière de 8’ et un flageolet de 2’ au clavier de Récit; citons aussi la magnifique flûte de 16’ au pédalier, contrebasse de grosse section, donnant du corps et une solide assise à l’instrument.

Les jeux gambés (gambe, voix céleste et salicional) sont une autre caractéristique de l’esthétique romantique. Ils offrent des sonorités très particulières, imitant les cordes de l’orchestre. Leur attaque rappelle d’ailleurs un coup d’archet. Ils permettent aussi une sonorité ondulante, avec un calme battement du son, dont la littérature de la seconde moitié du XIXe siècle est friande.

L’époque romantique accordait bien sûr une grande importance aux anches, les jeux les plus sonores de l’orgue, lui donnant force et éclat. L’orgue de Saint-Thomas comporte ainsi une batterie de cinq anches harmoniques, fortes et chaleureuses, de 16’, 8’ et 4’. S’ajoutait à cette batterie, à l’origine, un jeu de voix humaine très courant sur les orgues de cette époque, évoquant une voyelle (par exemple « a ») chantée par un chœur.

De nombreux soutiens !

La restauration de l'orgue Merklin est menée par la ville de La Flèche, propriétaire, avec le fort concours de notre association Orgues en pays fléchois, désignée assistante à maîtrise d'ouvrage (AMO) tant pour la phase d'appel d'offres que les travaux.

Le projet bénéficie de plus du soutien du département de la Sarthe et de la direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire.

Dès l'origine du projet, le PETR Vallée du Loir a été un partenaire proche.

Un instrument de grande qualité

Muet depuis un quart de siècle, l’orgue de l’église Saint-Thomas a été remis en marche l’été 2015 par une équipe bénévole. Dépoussiérage et enlèvement des gravats ont permis de l’entendre de nouveau avec émotion. Cet instrument, installé dans l’église en 1885, est signé Joseph Merklin, manufacture de renommée internationale qui a laissé de nombreux instruments d’une qualité instrumentale et sonore exceptionnelle. L’usure du temps et les interventions malhabiles de facteurs d’orgues dans les années d’après-guerre ont fortement altéré l’instrument..

Les expertises sont unanimes : l’orgue est très beau ; la reconstruction dans un style différent, évoquée en 1989, n’a plus lieu d’être. Une restauration patrimoniale est techniquement possible et redonnerait à l’orgue éclat et plénitude. Elle permettrait de retrouver un instrument fonctionnel, doté de la chaleur et la rondeur de la sonorité romantique, pièce de grande valeur pour le patrimoine de La Flèche. Complémentaire du prytanée, un très large répertoire pourrait y être interprété, religieux comme profane. La Flèche aurait ainsi un magnifique témoignage de toute la facture d’orgue française.

L’orgue est une pièce maîtresse dans la vie culturelle de notre ville. Par ses dimensions proportionnées à l’excellente acoustique de l’édifice, il permet l’organisation de concerts dans des formations très diverses (musique de chambre, duos, chœurs, orchestre). La qualité de l’instrument laissé par Merklin lui permettra bien sûr d’être joué en soliste et les plus grands organistes français, qui nous font déjà l’honneur de visiter l’instrument, accepteront sans peine d’y interpréter des concerts de haut niveau.